Trois semaines après un second coup de force en neuf mois, dans un pays où l’insécurité persiste, le chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a souligné, lundi 14 juin 2021, la nécessité d’un « soutien continu » du Conseil de sécurité et de la communauté internationale à ce pays du Sahel.
Après les démissions, le 26 mai 2021, du Président de la transition Bah N’Daw, et son Premier ministre Moctar Ouane, le Colonel Assimi Goita est devenu, le 7 juin 2021, le nouveau Président de la transition du Mali. Le même jour, Choguel Kokala Maiga a été nommé Premier ministre. Le 11 juin, ce dernier a annoncé la formation de son gouvernement composé de 25 ministres et trois ministres délégués. Confronté à une insécurité persistante dans sa partie centrale et septentrionale, le Mali semble aller de mal en pis.
Engager des réformes cruciales
Lors de sa première intervention publique devant les membres du Conseil de sécurité, le Chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane a souligné la nécessité de soutenir le Mali à sortir de l’impasse. « Le Mali est à un tournant critique et nous ne pouvons pas le laisser sombrer dans une nouvelle instabilité avec les conséquences dramatiques pour la sous-région et au-delà. Ce serait de faire défaut au peuple malien, qui mérite mieux », a-t-il prévenu. « Une action immédiate est maintenant requise pour engager des réformes cruciales et jeter les bases d’un processus électoral crédible », a déclaré le chef de la MINUSMA.
Pour réussir dans ces chantiers, le nouveau chef de la Minusma suggère « une approche inclusive, un leadership malien fort et un compromis politique ». Cette réussite passe également par un « soutien indéfectible des partenaires internationaux »,
Des engagements à respecter
Le Président de la transition et son Premier ministre, ayant assuré aux partenaires internationaux de respecter le calendrier de transition, lequel prévoit des élections d’ici février, tout en réitérant leur engagement à travailler avec les mouvements armés signataires de l’Accord issu du processus Alger, M. Wane exhorte toutefois au respect de ces engagements. « Ces engagements doivent maintenant se traduire par des actions urgentes et concrètes, qui nécessitent la contribution constructive de toutes les parties prenantes maliennes », a-t-il insisté.
« Le moment est venu pour les dirigeants maliens de s’élever au-dessus de la politique partisane et des intérêts personnels et de travailler ensemble pour faire face à la crise dans l’intérêt de leur pays et son avenir », a ajouté le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, tout en précisant que « l’appui de la MINUSMA restera essentiel à cet égard. » Ce n’est pas tout. M. Wane a également souligné que « les efforts de la Mission doivent être concentrés sur le terrain », même si Bamako reste « le centre de l’attention politique et que l’engagement politique dans la capitale restera essentiel. »
Bakary Fomba
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